25 FEVRIER 2009 ABDERRAZAK SAHLI nous a quitté

Abderrazak Sahli (Tunisie)
Source : http://www.sitec.fr/users/akenatondocks/DOCKS-live_f/index-live_f/caravaneQuebec_F/artistesW.htm
Né en décembre 1941 à Hammamet (Tunisie), ABDERRAZAK SAHLI particpe à de nombreuses manifestations poétiques et plastiques. Après de nombreuses expositions en Tunisie, en Europe (France, Portugal, Italie, Belgique, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Pays-Bas), en Asie (Japon, Inde) et en Amérique latine (Brésil), le peintre tunisien prépare sa première manifestation aux États-Unis. Elle aura lieu au mois de mai, à Duke University, en Caroline du Nord.
La Presse | Publié le 30.05.2008
Abderrazak Sahli s’est servi du sakhane, dont la fonction s’inscrit dans notre tradition culturelle tunisienne, comme d’une structure ou d’une armature qu’il a habillé de jute et sur laquelle il a peint des motifs inspirés des mosaïques d’El Jem et Carthage. Autour du sakhane, d’autres mouvements composent cette installation et créent une transparence à laquelle l’œil et les différents sens du visiteur ne sauront rester insensibles.

Ce qui est frappant dans l’œuvre de Abderrazak Sahli, c’est l’encombrement d’objets, de formes et d’éléments. Un tel assortiment traduit en fait la diversité sous-jacente de la foule dense et disparate qui peuple son monde onirique. Une diversité liée à la force et au mouvement des objets en pleine action, à l’intérieur de la toile ou de l’installation. Une dynamique plurielle qui ouvre la voie au dialogue interculturel et à la dynamique du métissage dont les maîtres mots sont tolérance, paix et amour.
Il appert que le support chez Abderrazak Sahli joue le rôle d’élément intégral. Papiers libres et flottants, portes découpées et longues bandes ou colonnes de papier ponctuent l’espace. Ces grandes peintures des acryliques sur toile ou papier atteignant par moment 200 cm de diamètre, évoquent les musharabiehs et rappellent aussi les mosaïques d’El Jem ou Carthage. De la sorte, l’artiste allie une forme esthétiquement internationale à sa propre culture archétypale.

Le sakhane, source de chaleur
Le sakhane est une installation composée de courroies ou bandes longues et étroites reliées entre elles horizontalement et verticalement. Le sakhane, ayant la forme d’un œuf Fabergé était utilisé autrefois pour sécher le linge humide. L’artiste a utilisé cet objet appartenant à la culture tunisienne comme support artistique. Il l’a recouvert de toile de jute et peint de motifs puisés dans la mosaïque tunisienne. A travers sa multiplication dans l’espace de la galerie Hélène Lamarque à Paris où il vient d’exposer du 18 avril ou 14 mai 2008, le sakhane a fait valoir une synergie entre l’air, la lumière et la couleur.
Présentées en un ensemble homogène, ces œuvres forment un «troupeau» de structures peintes. Sahli a comparé l’artiste entouré de ses travaux à un «berger au milieu de ses moutons et brebis».
Abderrazak Sahli, 67 ans, est diplômé de l’Ecole des beaux arts de Tunis. Il a étudié et travaillé à Paris pendant les années 1980, son œuvre a été le sujet de plusieurs expositions dans des musées et des galeries partout dans le monde et elle fait partie des collections de l’Institut du monde arabe à Paris.

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